Elle attend
Depuis ce matin, elle regarde son portable toute les 5 minutes. Elle espère, elle attend un signe. Mais elle sait qu’il est encore trop tôt. Elle a compris qu’il ne servait à rien de regarder fixement l’écran. Elle ne modifiera pas le cours du temps. Elle sait que de toute façon sa punition, c’est le silence. Elle a compris qu’elle ne saurait jamais quelle faute déclencherait le châtiment. Alors, elle prend garde. Elle mesure ses réactions, elle essaie d’être patiente. Elle se dit que c’est tellement douloureux d’être punie, qu’elle voudrait être parfaite. Elle sait aussi qu’elle ne sera jamais comme on voudrait qu’elle soit. Le silence est la pire des sanctions. Elle se rapproche de l’indifférence. C’est le moyen le plus efficace pour la faire douter, la faire souffrir. Elle est punie, mais elle ne sait pas vraiment pourquoi. Lors elle imagine le pire. Elle se dit que c’est terminé. Elle n’ose pas regarder dans sa boite aux lettres de peur d’y trouver sa condamnation. Elle se dit qu’elle ne connaît personne autour de lui. Pas d’amis, ou si peu. Elle se dit qu’il a toujours pris des précautions pour qu’elle ne prenne pas trop de place dans sa vie. Elle a beau regarder. Rien ne reste de lui chez elle. Peut-être, quelques livres, pas forcément ceux auxquels il tient le plus. Elle a peur qu’il l’oublie alors, elle laisse des traces, des miettes. Elle se dit qu’ainsi, s’il ne pense pas à elle, pour elle, il y pensera en voyant son manteau, sa brosse à dents ou un quelconque bijou qu’elle aura apparemment négligemment abandonné.
Elle attend.