Considérations sur les jours "sans"
Vous savez vous, pourquoi il y a des jours avec et des jours sans ? Aujourd’hui c’était un jour sans, ben oui, peut-être que si ça avait été un jour avec il serait passé, comme ça, tout vite. Les jours sans c’est comme quand on a mal : c’est dans ces moments là que l’on s’aperçoit que c’est mieux quand tout va bien ! Forcément c’est mieux ! Voilà, pourtant, ce n’était même pas un jour qui fait mal, avec des trucs graves ou très ennuyeux. Non ! C’était un banal jour, il faisait même beau, c’est dire que vraiment, ce n’est pas la faute du temps. Souvent c’est lui qu’on accuse, ben là, même pas ciel bleu, température douce. Aucune raison valable de s’en prendre à lui. Pourtant elle a duré cette journée, elle s’est étirée comme un élastique sans fin avec une impression latente d’être à côté. A côté de ses pompes, de son corps. Englué dans un mauvais réveil qui dure. Une impression d’éblouissement permanent qui oblige à cligner des yeux continuellement. S’asseoir, prendre son visage dans ses paumes et frotter doucement. Fermer les paupières, se passer un gant frais sur le front. Penser à autre chose, en fait c’est difficile quand on a déjà l’impression de penser à rien. Bon, allez ! J’arrête de ne penser à rien ! C’est complètement naze. Bon il faut faire semblant de penser à pleins de choses alors, et puis « bonjour », « et comment ça va ? » « Et oui ! », « moi ça va » et le jardin, la santé, les trucs et les machins. Que des choses simples. Ben non, parce pendant les jours sans, rien n’est simple. Les jours sans, sont trop longs. Ce sont des jours où l’on n’a même pas d’excuses pour être triste ou de mauvaise humeur. Ce sont des jours frelatés qui sentent le rance. Moi, j’espère un truc, c’est que ces jours là, y’en a pas trop parce que c’est quand même con de pas arriver à profiter du soleil.