Autodafé?
Devant « elle », un paravent. Sur des rubans entrecroisés, à une multitude d'épingles à linge est suspendue son histoire. Beaucoup de photos, des petits mots, des penses bête, des dessins, de petits objets qui jour après jour, soir après soir la rassure : elle n'est pas seule.
Pourtant certains lui font mal. Des « post-it » précieusement collectionnés, des images souriantes et heureuses, des billets de trains, et, le plus précieux... un petit mot qui accompagnait des fleurs, fanées depuis longtemps. Une histoire « d'intermittent qui devenait permanent »... Quand elle le relit, par inadvertance, mais peut-on parler d'inadvertance ?, son corps se trouble, Hiroshima, adrénaline... Elle inspire, elle expire, et regarde le plafond.
Alors, elle a décidé de rassembler ces reliques. Les a décroché, et les a soigneusement rangé pas très loin, dans un coin. Mais elle n'a pas besoin de les voir... Elle les connaît par cœur.
Elle s'est dit que ça ne pouvait plus durer ainsi. Qu'elle devrait, symboliquement tout rassembler. Les cadeaux, les mots, le tableau, les photos, les souvenirs. Et faire un feu, en espérant qu'il réchauffe son cœur.
Mais elle hésite... doit-on brûler son histoire pour exister ? Le meurtre en échange de la vie ?
Pfffft... c'est bien compliqué tout ça !
Et puis... Elle ne renie rien. Déjà, elle ne culpabilise plus. Il lui reste un grand pas à faire... Calmer son cœur.